ARESUB

LES ACCIDENTS DE plongée
CHEZ L'ENFANT

Extrait de : "La plongée sous-marine et les enfants", mémoire pour le Diplôme InterUniversitaire de Médecine Hyperbare et Subaquatique.

Docteur Christine BONNAT

15 février 2000

PLAN :

  1. au niveau du territoire français

  2. cas clinique

  3. à l'Ile de la Réunion

  4. aux U.S.A.

  5. tables de plongée et oxygénothérapie hyperbare

  6. bibliographie

1 - AU NIVEAU DU TERRITOIRE FRANCAIS :

    Au niveau du territoire français, il n’y a pas de statistiques concernant les accidents de plongée chez l’enfant.
    Dans la plupart des cas, il s’agit d’accidents de surpression pulmonaire (moins de 10 cas pour le centre d’Ajaccio depuis 1987), des cas d’accidents de décompression ont aussi été décrits.

2 - CAS CLINIQUE :

    Un des cas français sera ici repris à titre d'exemple, car il est tout à fait caractéristique :

    Durant l'été 1988 en Corse, le petit Christophe, âgé de l3 ans, effectue sa 3ème plongée en bouteille hors club.
    Après son arrivée sur un fond de 8 mètres, un problème d'étanchéité déclenche une panique et il remonte en catastrophe. En surface, il est inconscient.
    La recompression immédiate de l'accidenté est réalisée sur place grâce à un caisson biplace, selon une table thérapeutique associant pression (30 m) et suroxygénation. Dès la mise en pression, le patient reprend conscience, il présente une cécité bilatérale et un déficit de l'hémicorps droit.
    Il est transféré au service de réanimation de l’hôpital Ste Anne à Toulon où l'on constate :

    Il sera recomprimé selon une table thérapeutique HIA Ste-Anne (18m, oxygène pur). A la fin de la recompression, l'amélioration clinique est majeure. Le déficit moteur de l'hémicorps droit a régressé et la cécité a laissé place à un rétrécissement du champ visuel avec perte de la perception des couleurs.
    Le scanner thoracique met en évidence un pneumomédiastin, un emphysème sous-cutané au niveau des parties molles de la base du cou et confirme la bulle d'emphysème de la base gauche. Le scanner cérébral est normal.
    Le traitement hyperbare est poursuivi quotidiennement. A la 3ème et avant dernière séance, l'examen neurologique est normal, et la récupération visuelle ad integrum.
    Six jours après l'examen, après 4 séances d'oxygénothérapie hyperbare, le patient quitte le service sans séquelle. La bulle d'emphysème disparaîtra progressivement en 30 jours.

3 - A L'ILE DE LA REUNION :

    A la Réunion aucun accident n’a été enregistré.

4 - AUX U.S.A. :

    Aux U.S.A., en prenant en considération le rapport établis régulièrement par le DAN (Diver Alert Network), le "Report on diving accident & fatalities 1992" mentionne pour la tranche d'âge des 10-19 ans 2 cas de décès au cours d'immersions.

    Les travaux statistiques du DAN retrouvent une incidence de 2,3 pour cent d'accidents mortels dans la tranche d'âge des 10-19 ans par rapport au nombre total d'accidents que cette organisation a recensés (seuls les accidents graves ayant été recensés.)

    Pour information, le DAN est une organisation d'assistance médicale aux plongeurs nord américains. Elle regroupe près de 100 000 membres aux USA et dans le monde, reçoit 14000 appels téléphoniques par an pour assistance médicale sur des accidents de plongée.

 

5 - TABLES DE PLONGEE ET OXYGENOTHERAPIE HYPERBARE :

    La cinétique des gaz inertes n'a jamais été étudiée et n'est pas connue chez l'enfant.

   Il n'existe actuellement aucune table de plongée adaptée aux enfants et la transposition de celles de l'adulte est une extrapolation abusive.

    Si un accident de décompression avait lieu, il n'existe pas non plus de table d'oxygénothérapie hyperbare pour l'enfant. L’expérience médicale actuelle se base pour l’essentiel sur les traitements des enfants intoxiqués au CO, des pendus et des crises drépanocytaires. On pratique en général des séances de deux heures à 2,5 ATA (15 m).

    On sait que l'oxygène a une toxicité accrue chez l'enfant.

     En pratique la plus grande prudence est de rigueur. Dans l'état actuel de nos connaissances il est impossible de faire plonger un enfant en sécurité dans des conditions de profondeur et de durée qui imposeraient des paliers chez l'adulte. Il faut limiter le couple profondeur-durée pour rester éloigné de la zone des plongées avec paliers et rester très prudent en imposant une vitesse de remontée lente et un palier de sécurité systématique (3 minutes à 4 mètres par exemple) pour ne pas risquer d'accident au niveau des tissus de courte période de demi saturation. En outre, on devrait limiter l'enfant à une plongée par jour pour éviter l'interférence entre deux plongées (plongées dites "successives" si elles sont séparées de moins de 6 à 8 heures) et supprimer tout facteur de risque : fatigue, voyage important, manque de sommeil etc...

6 - BIBLIOGRAPHIE :

  1. BENNETT P.B., ELLIOTT D.H. - The Physiology and Medecine of Diving. Philadelphia : W.B. Saunders, 1993.
  2. DAN, Divers Alert Network 1992 Report on Diving Accidents and Fatalities. Duke University Medical Center , Dunhan NC 27710, USA.
  3. PHAM-VAN J.P.- La plongée sous marine et l’enfant. Thése Med., Toulouse 3, 1996-n°1011.
  4. BONNIN J.P., GRIMAUD C., HAPPEY J.C., STRUB J.M.- La plongée sous-marine sportive. Masson, 1992.
  5. IZARD P., RIVIÈRE D., DUCASSE J.L. - Mise au point : Aspects médicaux de la plongée chez l'enfant. Actualités sport med., 1988. 32 : 38-43.

physiologie en plongée chez l'enfant
psychologie de l'enfant face à la plongée
surveillance médicale de l'enfant plongeur

examen ORL de l'enfant plongeur
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date de mise en ligne : 6/2/2003


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