Hapalochlaena maculosa hoyle : Cette espèce distincte dans la famille des octopodidés atteint rarement 10 cm de long, mais sa morsure est mortelle ; sa toxine agit rapidement sur le système neuromusculaire et aurait entraîné dans les quinze minutes la mort d’hommes insuffisamment prévoyants. Elle est très commune sur les récifs et sous les pierres depuis le niveau de la marée jusqu’à 20 mètres de profondeur dans la région de l’Indo-Pacifique. (La vie marine, encyclopédie illustrée des invertébrés marins, David et Jennifer George, Maloine, Paris, 1980).
Une des
plus jolies et des plus dangereuses de toutes les pieuvres australiennes est la
petite pieuvre à anneaux bleus, Hapalochlaena maculosa, reconnaissable
immédiatement grâce à ses marques bleu brillant sur les tentacules et le corps.
Elle est commune sous les rebords des rochers et dans les bassins rocheux
découverts par la marée, quelques fois cachée dans des coquillages vides ;
sa présence a été constatée à l’est, au sud-est et au sud de l’Australie.
Malheureusement, le venin de ce joli petit animal a montré qu’il pouvait être
mortel pour l’homme. Les accidents mortels ou graves pour l’homme suivent
toujours le même scénario. La victime a trouvé une pieuvre à marée basse et l’a
placée sur le dos de sa main ou sur son bras pour le montrer à ses compagnons
ou le ramener sur la plage. La victime n’a généralement pas conscience d’avoir
été mordue, mais elle découvre une petite tache de sang ou une trace de piqûre
sur la peau. En quelques minutes peuvent apparaître une sensation de faiblesse,
une sécheresse ou des picotements de la bouche, un engourdissement du visage,
des difficultés respiratoires et des vomissements. Dans les cas graves, une
paralysie partielle ou totale s’installe, suivie du décès. Le venin des glandes
salivaires de cette pieuvre atteint à la fois les nerfs et les muscles,
entraînant une paralysie totale de la musculature volontaire, la mort est alors
due à une défaillance respiratoire, alors que le cœur n’est généralement pas
atteint. Des études réalisées par les Laboratoires de Sérum du Commonwealth
laissent supposer que la toxicité du venin de la pieuvre à anneaux bleus est
unique, dépassant certainement la toxicité de tous les animaux terrestres
connus. Le traitement consiste en une respiration artificielle efficace et
prolongée si nécessaire. (Australian
Seashores in Colour, Keith Gillet and John Yaldwyn, Ed. Charles E. Tuttle
Company, Rutland Vermont and Tokyo Japan, 1969).
Les
pieuvres sont des habitants du fond des mers qui se nourrissent principalement
de crustacés et d’autres mollusques. Se cachant le jour dans des trous, des
grottes et sous des rochers, elles s’aventurent dehors la nuit à la recherche
de nourriture. Avec leurs longs tentacules munis de ventouses et un corps qui
peut se déformer pour passer à travers les trous et les fentes les plus
petites, elles laissent à leurs petites proies peu de chances de leur échapper.
Une fois piégée dans le filet des tentacules à ventouses, la proie est
rapidement portée à la bouche. Là, la pieuvre utilise son bec corné et
tranchant (un peu comme celui d’un perroquet) pour tailler sa proie en
morceaux.
Les pieuvres sont des glandes salivaires à l’arrière de leur bec. Ces glandes produisent des substances toxiques variées, qui sont injectées dans la blessure quand la proie est mordue. Dans certains cas, par exemple lorsque la proie est un crustacé, la toxine ne fait pas que le paralyser, mais elle détruit aussi les tissus et permet à la pieuvre d’extraire par aspiration la plupart de la chaire liquéfiée.
Trois
espèces de pieuvres à anneaux bleus se rencontrent dans les eaux australiennes,
mais seuls Hapalochlaena lunulata du nord-ouest, qui est la plus grande,
et son homologue du sud, H. maculosa, ont été impliqués dans des morts
d’hommes.
Dans les
conditions normales, la couleur des pieuvres à anneaux bleus varie entre jaune,
brun et gris sur le corps, avec des bandes brun foncé ou noir sur les
tentacules. Superposées sur ces bandes plus sombres, il y a de fins anneaux
bleus. Même quand sa cachette a été découverte, la pieuvre à anneaux bleus
continuera à essayer de s’échapper. Ce n’est que lorsqu’elle est en colère
d’être touchée, prise ou troublée d’une autre façon, que la pieuvre devient
plus sombre et que les anneaux s’agrandissent. C’est à ce moment que la pieuvre
à anneaux bleus est à son maximum de dangerosité. Au lieu d’être une petite
créature marine discrète, elle se transforme en une miniature brillamment
colorée, qui attirera l’attention de tout observateur du bord de mer.
Peu de
gens ont senti la véritable morsure d’une pieuvre à anneaux bleus. Dans la
plupart des cas, le bec de la pieuvre a seulement fait une petite entaille dans
la peau. Il suffit qu’une très petite quantité de venin pénètre dans la
circulation sanguine pour entraîner immédiatement des symptômes de malaise, une
dyspnée, une sensation de suffocation au niveau de la gorge, des nausées, un
collapsus. La toxine de Hapalochlaena, appelée tétrodotoxine, est plus
puissante, au moins chez les humains, que celle de n’importe quelle autre
espèce de pieuvre.
Traitement : Calmer la victime ; immobiliser la zone de morsure et appliquer un pansement compressif sur la morsure. Rechercher l’existence de signes de difficultés respiratoires ; s’ils existent, démarrer immédiatement une ventilation artificielle et la continuer jusqu’à la reprise effective d’une respiration normale – cela peut prendre parfois trois à six heures. Dans la mesure du possible, une mise en observation médicale est souhaitable.
(The Underwater Australia Dive Guide, Neville Coleman, Nelson, Melbourne, 1987)
traduction : Frédéric Mauvisseau
date de mise en ligne : 22/11/2000
ASSOCIATION REUNIONNAISE DE MEDECINE SUBAQUATIQUE ET HYPERBARE
Siège social : Groupe
Hospitalier Sud Réunion, BP 350, 97448 Saint-Pierre cedex, Ile de la Réunion
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